Cet article explore le potentiel de production européenne d’agrocarburants « en sortie de ferme » dans le cadre de la directive européenne RED II, la production de biométhane et les impacts sur une série de critères économiques et environnementaux. L’analyse intègre le « prix » des émissions de gaz à effet de serre (GES) en rapport avec les incitations financières dont pourrait bénéficier la production de biomasse à finalité énergétique. Le système de production agricole pourrait satisfaire 20 % de la consommation de carburant liquide et de gaz naturel avec la production d’agrocarburants et de biogaz, tout en réduisant de 18 % les émissions directes de GES d’origine agricole. Cela s’accompagnerait de modifications importantes en termes d’allocation des terres agricoles, de production et d’alimentation animales et plus généralement de production nette de calories alimentaires.

Agro-energy and greenhouse gas emissions in the European Union

The article explores the potential for European production of “farm-gate” agrofuels under the EU’s RED II Directive. It looks at the production of biomethane and its impacts on a range of economic and environmental factors. The analysis incorporates the “price” of greenhouse gas (GHG) emissions in relation to the financial incentives that could be made available for the production of biomass for energy purposes. The agro-energy system could meet 20% of liquid fuel and natural gas consumption through the production of agrofuels and biogas, while reducing direct agricultural GHG emissions by 18%. This would of course require major changes in terms of farmland allocation, animal production, feeding and, more generally speaking, in the net production of food calories.

Directeur de recherche INRAE, Pierre-Alain Jayet est actuellement chargé de mission dans l’unité Paris-Saclay Applied Economics. Diplômé de l’École des Mines Paris et de l’ENSAE, docteur ingénieur en physico-chimie des matières premières, il est l’auteur de nombreuses publications, portant entre autres sur les relations entre l’agriculture européenne et l’environnement. Il a développé le modèle agroéconomique AROPAj mobilisé récemment pour évaluer le coût de réduction des émissions agricoles de gaz à effet de serre et le potentiel de production énergétique à partir des biomasses agricoles.

Laure Bamière est agroéconomiste, ingénieure de recherche INRAE au sein de l’unité Paris-Saclay Applied Economics. Titulaire d’un master en économie de l’environnement et des ressources naturelles et d’un doctorat en économie de l’environnement d’AgroParisTech, elle a rejoint l’INRAE en 2003, où ses travaux portent sur les liens entre l’agriculture, l’énergie et l’environnement. Elle a été la pilote économiste de deux études nationales de référence sur le potentiel d’atténuation du changement climatique du secteur agricole français. Elle s’intéresse également aux arbitrages entre les différents usages possibles de la biomasse agricole.

Olga Zuravel est titulaire du master EEET en économie de l’énergie. Engagée comme ingénieure
de recherche à l’INRAE, elle a contribué à l’évaluation du potentiel en biométhane et en biocarburants
offert par l’agriculture de l’Union européenne. Elle prépare actuellement un doctorat à l’Université Paris-Saclay, dans le cadre d’un projet piloté par IFP Energies nouvelles sur l’analyse de cycle de vie des performances environnementales des carburants alternatifs liquides.

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