La loi de transition écologique de 2015 vise l’autonomie énergétique pour les zones non interconnectées (ZNI), dont La Réunion, pouvant affecter l’autonomie alimentaire à cause notamment de contraintes foncières. Il est donc essentiel de définir des politiques d’aménagement du territoire pour optimiser ces objectifs d’ici 2050. Cette étude croise le modèle TIMES-Réunion avec un modèle de dynamiques d’usages des sols et des biomasses disponibles pour simuler 4 scénarios allant d’une priorisation de l’autonomisation alimentaire à l’autonomisation électrique. Un scénario optimal pour l’autonomie électrique est défavorable à l’autonomie alimentaire et vice versa, ce qui rend l’atteinte de l’équilibre optimal complexe.

Self-sufficiency in energy and food at a time of tension over land use: the case of France’s Réunion Island

The French Ecological Transition Act of 2015 aims to achieve energy self-sufficiency in the country’s so-called non-interconnected zones (ZNI), including Réunion Island. As this could have a negative impact on food self-sufficiency, in particular due to land use constraints, it is crucial to define spatial planning policies to optimise these objectives by 2050. This study combines the TIMES-Réunion model with a model of the dynamics of land use and available biomass in order to simulate 4 different scenarios, ranging from a prioritisation of food self-sufficiency to self-sufficiency in electricity production. An optimal scenario for electricity self-sufficiency would be detrimental to food self-sufficiency and vice versa. As such, achieving an optimal balance is a highly complex endeavour.

Nikolaos Papastefanakis est un ingénieur de recherche et il suit actuellement un programme de troisième cycle en optimisation des systèmes énergétiques au Centre de Mathématiques Appliquées (CMA) de MINES Paris – PSL à Sophia Antipolis, en France. Il a un diplôme en génie mécanique et aéronautique de l’Université de Patras, Grèce. Actuellement, il travaille sur la modélisation prospective des systèmes énergétiques insulaires, notamment l’île de La Réunion, la République de Maurice, et aussi une île grecque (Eubée) dans le cadre du projet européen Geographical Islands Flexibility (GIFT).

Dr. Valentin Russeil est ingénieur agronome et actuellement chercheur postdoctorant à l’INRAE (UMR Innovation) où il évalue les dynamiques d’écologisation et d’autonomisation de plusieurs systèmes alimentaires insulaires européens. Ses recherches de thèse en modélisation spatiale et anticipation participative ont porté plus particulièrement sur les compromis d’usages des sols et des biomasses à l’échelle de l’île de La Réunion, dans une perspective d’autonomisation alimentaire-électrique.

Dr. Sandrine Selosse est chercheuse au CMA de Mines Paris – PSL dans les domaines de la modélisation long terme des systèmes énergétiques et l’évaluation des politiques énergie-climat, notamment avec le modèle mondial TIAM-FR (TIMES Integrated Assessment Model). Ses recherches concernent les solutions pour atteindre la neutralité carbone, le CCUS, les CDR (Carbon Dioxide Removal), l’hydrogène, les bioénergies, incluant les questions liées à l’eau et les conflits d’usages des sols (alimentation). Elle joue aussi un rôle central dans la gestion de la Chaire Modélisation prospective pour le développement durable depuis 2008.

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