Pour sortir du gaz fossile, l’État encourage en France l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz et se fixe des objectifs ambitieux à l’horizon 2030-2035. Il le fait par de la subvention publique mais aussi en obligeant les fournisseurs de gaz via les « certificats de production de biogaz » (CPB) à incorporer une part croissante de gaz renouvelable. Au regard d’une analyse des dynamiques historiques et comparées du biogaz présentée dans cet article, les objectifs actuels d’incorporation apparaissent cependant difficiles à atteindre. Leur manquement exposerait les consommateurs des secteurs résidentiel et tertiaire au surcoût d’une pénalité, ce qui soulève des questions d’acceptabilité et invite à ajuster les paramètres du dispositif.
Biogas production certificates: is supply sufficient to meet biomethane requirements?
As part of the shift away from fossil gas use, the French government is encouraging the injection of biomethane into gas networks, for which it has set ambitious targets for 2030-2035. It is doing this through public subsidies, but also by obliging gas suppliers to incorporate an increasing proportion of renewable gas via “biogas production certificates” (CPBs). Based on the article’s analysis of the historical and comparative dynamics of biogas, the government’s incorporation targets appear difficult to achieve. Failure to meet them would expose consumers in the residential and tertiary sectors to the additional cost of a penalty. That raises questions about the acceptability of the scheme and calls for an adjustment to the parameters of the system.
Maxime Sagot est chargé de mission au sein de la direction Régulations du groupe EDF, et travaille au suivi des affaires réglementaires liées à l’électrification, l’hydrogène, et aux bioénergies. Il est diplômé d’affaires publiques à l’Institut d’études politiques de Bordeaux. Après de premières expériences de consultant en affaires publiques, il a été de 2019 à 2022 responsable des relations institutionnelles de l’association France Hydrogène.
Aude Silve est diplômée de l’École normale supérieure de Cachan et agrégée de physique, option physique appliquée. Après une spécialisation en interface physique-biologie, elle effectue sa thèse à l’institut Gustave Roussy (Villejuif, France), puis un stage postdoctoral au Karlsruhe Institute of Technology (KIT, Allemagne) avant d’y être titularisée en tant que chercheuse. En 2023, elle rejoint EIFER, l’institut européen de recherche sur les énergies, institut commun au KIT et à EDF, pour y travailler sur les thématiques des bioénergies. Depuis 2025, elle assure le pilotage des activités R&D de EDF dans le domaine des bioénergies.
S'abonner ou
10,00€Ajouter au panier