Les dépenses de Recherche-Développement ont stagné ces dernières années en Occident, quand la Chine s’affirme comme une figure majeure de la recherche mondiale. En 2013, elle a dépassé l’Union Européenne (UE) en matière de dépense intérieure de R&D sur le PIB (passant de 1,4 % en 2007 à 2 % en 2013) et si cette dynamique suit son cours, l’empire du milieu atteindra l’objectif de Lisbonne (intensité de recherche 3 %) avant l’UE. Dans le domaine énergétique, on constate que les dépenses publiques occidentales de R&D restent toujours faibles (moins de 0,1 % du PIB) bien que le secteur soit en pleine mutation depuis 2008 et que ce sont les recherches en faveur de l’efficacité énergétique (+1.1G$ pour les membres de l’AIE entre 2008 et 2013) et des énergies renouvelables (+1.9G$) qui sont désormais les plus soutenues par les États occidentaux, au détriment de la R&D nucléaire (-1.5G$). Concernant la Chine et les pays émergents, l’absence de données fiables sur les dépenses publiques de R&D énergétique devient une lacune de plus en plus gênante dans le travail de comparaison internationale élaboré. Enfin, la montée en puissance des synergies pouvant exister entre les entreprises énergétiques, électroniques et numériques (Samsung Renewables Energy, Apple Energy, Energy Intel Group) sont de véritables faits porteurs d’avenir qui devront être examinés dans les prochaines années, même si ce n’est pas nécessairement sur la R&D énergétique que ces grands groupes basent leur stratégie.

R&D expenditures: throwing light on the energy sector

Public outlays on Research and Development have always been minor in the Western world (less than 0.1% of GDP), where spending on energy efficiency is on the rise while that relating to nuclear power is on the ebb. Concerning China and other emerging economies, the absence of reliable data on public R&D spending on energy is becoming a serious lacuna.

Pierre Leprince est ingénieur matériaux de formation. Il est actuellement étudiant au sein du Master 2 Géopolitique de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l’École Normale Supérieure.

Nathalie Popiolek est Expert Senior en Économie, à la Direction des Analyses Stratégiques du CEA où elle s’intéresse plus particulièrement à l’innovation et aux politiques publiques de recherche ainsi qu’à la prospective technologique. Elle est Vice-Présidente du Conseil Académique de l’Université Paris-Saclay.

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