La sidérurgie française est confrontée à des défis importants. La pression réglementaire pousse les entreprises à se décarboner dans un environnement dans lequel subsistent de nombreuses incertitudes. On étudie le rôle de ces incertitudes (coût du CO2 , des énergies, développement des technologies) dans la détermination des stratégies optimales grâce à une approche quantitative mobilisant les options réelles. Plus les prix du CO2 et de l’électricité sont volatiles, plus la capacité de projection des investisseurs est limitée, lesquels ont alors tendance à favoriser des comportements attentistes. Si plusieurs incertitudes sont en train de se lever, de nouvelles apparaissent, comme celle concernant l’approvisionnement en minerai à haute teneur en fer (que nécessite le procédé H2-DRI).

The decarbonisation trajectory for the French steel industry takes shape

The French steel industry faces major challenges, with regulatory pressure pushing companies to decarbonise in a highly uncertain environment. This article analyses the role of various uncertainties (the cost of CO2, energy sources, the development of technologies) in determining optimal strategies using a quantitative approach based on real options. The more volatile CO2 and electricity prices are, the more limited is the ability of investors to project the future, and the more they tend to adopt a wait-and-see attitude. While some uncertainties are being resolved, new ones are emerging, such as the supply of high iron ore (a necessary component of the H2-DRI process).

Simon Lang (ISAE-SUPAERO 2020) mène une recherche doctorale en collaboration avec le laboratoire EconomiX à Paris Nanterre, l’IFPEN et EDF R&D. Sa thèse se concentre sur les défis liés à la réduction des émissions de carbone dans l’industrie manufacturière française, en prenant en compte à la fois les contraintes techniques liées au renouvellement des équipements et l’aversion des acteurs vis-à-vis du risque. Pour ce faire, il utilise des modèles de simulation de type bottom-up techno-explicites afin d’établir des scénarios de consommation d’énergie.

Frédéric Lantz est titulaire d’un DEA en économétrie et économie mathématique (1982) et d’un doctorat en économie (1984) – Université de Paris X-Nanterre. Il a également reçu une habilitation à diriger des recherches (2004). Il a rejoint IFP School en 1991 après une première expérience en recherche dans le domaine de l’économétrie et de la modélisation bioéconomique à l’Ifremer, où il faisait partie du groupe de travail Mer du Nord pour la Commission européenne. Il enseigne l’économie de l’énergie, l’économétrie et la recherche opérationnelle pour l’énergie et l’envi- ronnement. Parallèlement, ses travaux de recherche l’ont impliqué dans le développement des outils de modélisation économique de IFP Energies nouvelles.

Lionel Ragot, agrégé des universités, est professeur à l’Université Paris Nanterre depuis 2012. Il a soutenu une thèse en économie sur les problématiques environnementales à l’Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne. Il a été conseiller scientifique au Conseil d’analyse économique du Premier ministre (CAE) de 2007 à 2010 avant de rejoindre, comme conseiller scientifique, le Centre d’études prospectives et d’informa- tions internationales (CEPII). Ses travaux de recherche portent sur la dynamique de long terme des économies et les politiques structurelles. Il s’intéresse plus particulièrement à la définition d’une croissance économique durable, qui permettrait la poursuite de la hausse du niveau de vie tout en préservant l’environnement.

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