Il y a quelques années encore, on pensait que la segmentation du marché international du gaz naturel en trois zones géographiques (Amérique, Europe, Asie) allait céder la place à un marché unifié, comme c’est le cas avec le pétrole, car ces trois zones allaient toutes devenir largement importatrices de GNL. Le gaz liquéfié devait être le facteur de l’unification donc d’une relative convergence des prix du gaz dans le monde. Ce n’est pas ce que l’on observe aujourd’hui, en raison notamment du développement rapide et à grande échelle du gaz non conventionnel aux États-Unis, qui pourraient devenir rapidement indépendants pour leur approvisionnement en gaz, voire exportateurs de GNL vers le reste du monde. Il y a peu de temps encore, l’AIE prédisait un « âge d’or » pour le gaz partout dans le monde, essentiellement parce que le gaz naturel est une énergie abondante et peu polluante comparativement à ses substituts que sont le pétrole et le charbon. Ce n’est pas ce que l’on observe, du moins en Europe, car la place du gaz y est contestée, en particulier dans le secteur en expansion de la production d’électricité, par un charbon devenu moins cher et des énergies renouvelables considérées comme prioritaires.

Natural gas: contrasting prospects from one geographical area to another

Just a few years ago, it was still customary to think that international natural gas markets, segmented into three geographical entities (America, Europe, Asia), would merge into a unified market, as each zone became a heavy importer of LNG. Liquefied gas was indeed to be the unifying factor, leading to a relative convergence of gas prices around the world. This is not what we see today, notably because of rapid development on a  large scale of unconventional gas in the USA.

Jacques Percebois est professeur à l’université Montpellier I, où il dirige le CREDEN, département de recherche de l’UMR CNRS Art-Dev. 5281. Il est membre de la Commission nationale d’évaluation et a été membre des deux commissions Champsaur. Il a également participé au groupe d’experts auprès de la Cour des comptes dans le cadre du rapport sur le coût du nucléaire. Il a présidé la commission « Énergies 2050 » qui a remis son rapport en février 2012 au ministre de l’Énergie.

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