La diffusion généralisée des énergies renouvelables représente une opportunité pour garantir le passage d’un modèle de développement énergivore et carboné à un modèle de développement plus raisonnable qui permette à nos sociétés de s’inscrire un peu plus longtemps dans la durée. Cependant, cela n’est envisageable que si le débat sur la transition énergétique sort de son approche techno-centrée pour aller rapidement vers une approche plus socio-centrée. Cela suppose de remiser la notion d’acceptabilité sociale, qui tend à faire peser la responsabilité de nos modes de vie énergivores uniquement sur les consommateurs, pour lui préférer la notion de faisabilité sociotechnique qui oblige à questionner le sens des techniques et les choix politiques en matière d’énergie.

Renewable energies in transition: from their social acceptability to their socio-technical feasibility

The increasing recourse to renewable energies presents an opportunity to guarantee the smooth passage from an energy guzzling and carbon emitting system to one with more reasonable characteristics, allowing our societal structures to aspire for longer durability. This process entails putting aside the notion of social acceptability, which tends to place the weight of responsibility for our energy devouring life styles on consumers, replacing it by the notion of socio-technical feasibility which forces questioning the meaning of technology and political choices in energy matters.

Marie-Christine Zelem est professeur de sociologie, membre du CERTOP-UMR 5044 du CNRS à Toulouse. Elle est spécialiste de la sociologie des politiques environnementales et enseigne la sociologie des politiques publiques, de l’environnement et de l’énergie à Toulouse II et la sociologie de l’habitat et de l’énergie à l’École des Mines d’Albi. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages chez L’Harmattan.

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