Entre le mythe des 500 milliards $ et la réalité économique

La suppression des subventions mondiales aux énergies fossiles, estimées autour de 500 milliards $ par l’AIE, apparait comme une évidence pour la lutte contre le changement climatique, d’autant que ce serait la source de nombreux dysfonctionnements économiques. Toutefois, il y a désaccord sur le concept de subventions et les méthodes d’évaluation : les prix internes, dans les pays qui pratiquent des prix en dessous des prix internationaux, ce qui est considéré comme une subvention, sont souvent au-dessus des coûts. Sans oublier les objectifs poursuivis par les subventions (protection contre les chocs de prix, redistribution, développement économique, etc.). Une approche non dogmatique renverse la question de leur suppression : dans les pays dotés de riches ressources en hydrocarbures, il s’agirait d’abord de mettre une taxe implicite en augmentant les prix internes pour faire face aux déficits budgétaires et financer les infrastructures de services publics.

Climate policies in the face of subsidies to fossil fuels – Between the myth of $500 billion and economic reality

The abolition of fossil fuel subsidies around the world, estimated to be worth $500 billion, seems to be an obvious move in the fight against climate change, all the more so as these subsidies give rise to economic distortion. However, there is disagreement on what constitutes subsidies and on the methods to evaluate them.

Dominique Finon, directeur de recherche au CNRS, est chercheur au CIRED et membre de la chaire European Electricity Markets (université Paris-Dauphine). Son travail porte sur les politiques publiques (dont les politiques nucléaires) et la régulation des industries électriques et gazières. Il a dirigé l’Institut d’économie et de politique de l’énergie du CNRS-Grenoble, puis le Laboratoire d’analyse économique des réseaux énergétiques, un GIS du CNRS, de Paris-Sud et d’EDF R&D. Il a présidé l’Association des économistes de l’énergie de 2005 à 2008.

 

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