Ursula von der Leyen appelait de ses vœux en 2019 l’avènement d’une Commission européenne géopolitique. C’était indispensable alors que l’Union européenne (UE) était en voie de périphérisation dans un monde dont l’épicentre a basculé en Asie et structuré par la rivalité sino-américaine. Encore fallait-il que les États membres soutiennent cette transformation, et que la Commission en ait les moyens politiques, institutionnels,
juridiques.

Quel bilan quatre ans après ? La pandémie a provoqué un sursaut d’intégration après avoir failli provoquer un mouvement de repli national, et les Européens sont sortis vainqueurs, mais très endettés, de cette épreuve. Trois ans après, le chômage est au plus bas, l’argent s’est déversé et les systèmes de santé, fragilisés, ont néanmoins fait face. Les Européens ont franchi un cap historique, jusqu’alors impensable : un plan de relance majeur financé par des emprunts communs.

Marc-Antoine Eyl-Mazzega est directeur du Centre Énergie et Climat de l’Ifri depuis 2017. Il a travaillé six ans à l’Agence internationale de l’énergie, en concentrant ses analyses sur la Russie et l’Afrique subsaharienne sur les questions de gaz et de pétrole. Il a également travaillé à la Fondation Robert Schuman, où il a animé un observatoire sur l’Ukraine. Possédant la double nationalité française et allemande, il est docteur de l’Institut d’Études Politiques de Paris.

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