Pour éviter le chaos climatique et financier, Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, éd. Odile Jacob

On a en lisant ce livre le sentiment de deux parties bien distinctes. La première propose une analyse du changement climatique, de ses causes et de ses conséquences, très largement basée sur les travaux
du GIEC. Le discours est rigoureux mais aisé à suivre, illustré de chiffres significatifs ; le style est précis et mesuré, à l’image d’un travail scientifique, et l’on sent l’influence du célèbre climatologue, qui fut d’ailleurs vice président du GIEC. Le champ couvert est large et il faut recommander la lecture de ces premiers chapitres, que l’on soit béotien ou non en la matière, si l’on veut mettre à jour ses connaissances sur la dimension scientifique du changement climatique.
La seconde partie du livre commence par la présentation de la solution des auteurs : « sauver les banques, on a mis 1 000 milliards sur la table, il faut en faire autant pour sauver le climat ». La question du financement de la lutte contre le changement climatique est un enjeu crucial pour notre société. On est entraîné dans la crise financière de 2008 et le rôle des banques centrales, la spéculation et la finance
internationale, la dette de la Chine et les origines de la crise financière aux États-Unis, autant de sujets intéressants mais éloignés de l’enjeu climatique. Les chapitres suivants abordent le cadre institutionnel européen qu’il faudrait adopter (avec un nouveau traité européen ou un référendum comme nos amis suisses pour approuver de grands projets). On y parle même du programme Apollo…
On regrette finalement de ne pas avoir vraiment trouvé de discussion sur les avantages et inconvénients de cette « solution scandaleusement simple  » dont on peut penser que, si elle était aussi évidente, elle aurait été mise en oeuvre depuis longtemps.

636-Bibliotheque