Le climat ne semble pas à la place la plus haute dans l’agenda du gouvernement français et de sa diplomatie. C’est pourtant le président François Hollande qui, en septembre 2012, a proposé que la réunion censée conclure un nouvel accord global sur le climat se tienne à Paris en décembre 2015. Les premiers, les États-Unis ont soumis leurs propositions-clés pour cette conférence. Mais tout reste à négocier. Les grandes orientations de l’accord qui devrait être signé à Paris sont cependant déjà connues : 1) pas d’accord international contraignant, mais seulement des « politiques nationales », 2) pas d’engagement des États, mais seulement des « contributions », 3) fin de l’approche à deux vitesses (bifurcated approach, selon les termes de la proposition américaine), celle du Protocole de Kyoto, où seuls les pays développés s’étaient engagés à réduire leurs émissions, avec les résultats que l’on sait. Cette fois, des contributions volontaires, de nature variable, sont attendues de la plupart des pays, y compris les émergents et les pays en développement. Mais les objectifs concrets de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne produiront pas, hélas, de miracle en matière de stabilisation. Pour qu’un compromis soit acceptable par le plus grand nombre et
sauvegarde la solidarité avec les pays et communautés les plus vulnérables, il faudrait a minima une diplomatie active bien en amont de la conférence.

A challenge for French diplomacy

A meeting with the objective of producing a new worldwide agreement on climate will take place in Paris in December 2015. The United States has already put forward its key proposals, but everything is still up for negotiation. In order to reach an acceptable compromise for the greatest number and to preserve solidarity for the vulnerable countries, active diplomacy a minima is required well ahead of the conference.

Michel Damian enseigne l’économie de l’Environnement et du Développement soutenable à la faculté d’économie de l’université de Grenoble. Il a été directeur du département Gestion de l’environnement à l’université de la francophonie Senghor d’Alexandrie. Ses travaux récents portent sur l’économie du changement climatique

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