Ajouter des quantités de biens hétérogènes n’a de sens que si on pondère ces quantités avec des coefficients adaptés au problème que l’on se pose. S’il s’agit de savoir combien a coûté un panier d’aliments rapportés du marché, on en pondère les quantités par des prix. S’il s’agit de diététique on les pondèrera par leur contenu en calories. Et s’il s’agit à l’échelle nationale d’un problème de balance commerciale, on pondérera en devises. Mais additionner les kilos n’a de sens que pour connaître le poids du panier qui pèsera au coude de la ménagère. De même pour l’énergie. Additionner les mégajoules, sans autre précaution, n’a de sens que pour déterminer la quantité totale d’énergie dégradée en chaleur à laquelle aboutiront finalement les processus d’utilisation successive des diverses formes d’énergie dont on additionne les contenus en chaleur. Est-ce bien le réchauffement de l’atmosphère qui est l’unique préoccupation des fabricants de bilans énergétiques ? Ou ne s’agit-il pas plutôt de politique énergétique, donc de substitution d’une forme d’énergie à une autre ? Alors, il faut pondérer les joules.

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