Connaître les ressources d’uranium naturel est une question de premier ordre pour le devenir de l’énergie nucléaire, en termes de compétitivité, mais aussi de durabilité. Les réacteurs nucléaires à eau légère (REL) actuels bénéficient d’un avantage compétitif important face aux autres modes centralisés de production d’électricité : leur combustible représente une faible part de leur coût global. À l’avenir, si les ressources d’uranium se raréfient et que leur prix augmente fortement, cet avantage peut être perdu et remettre en cause la compétitivité du nucléaire par rapport aux autres modes centralisés de production d’électricité ou encore par rapport à une technologie nucléaire plus sobre en uranium naturel. L’étude des conditions de disponibilité de l’uranium au xxie siècle a fait l’objet d’un travail de recherche de 3 ans qui est synthétisé dans cet article.

Antoine Monnet est diplômé de l’École des Mines de Paris, spécialisé dans l’ingénierie des systèmes énergétiques et la gestion des ressources minérales. Il a complété sa formation par un doctorat d’économie sous la supervision du Pr. Jacques Percebois à l’Université de Montpellier et Sophie Gabriel au CEA. Depuis 2016, il a rejoint LGI Consulting où il apporte son expertise technico-économique dans plusieurs projets internationaux : analyse de marché pour la cogénération nucléaire, analyse stratégique de l’approvisionnement européen en matières premières critiques, accompagnement d’acteurs publics pour l’adoption d’une stratégie digitale de plateforme.

Sophie Gabriel est titulaire d’un doctorat en Physique des réacteurs nucléaires et s’intéresse plus particulièrement aujourd’hui à la technico-économie du nucléaire. Au sein du Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives (CEA), ses études portent sur la disponibilité à long terme des ressources en uranium et les scénarios de renouvellement du parc électronucléaire français. Sophie Gabriel est membre depuis 2009 du « groupe uranium » qui prépare l’ouvrage de référence « Uranium : Resources, Production and Demand » publié tous les deux ans conjointement par l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Jacques Percebois est Professeur Emérite à l’Université de Montpellier. Il est Doyen Honoraire de la Faculté d’Économie de Montpellier et a créé et dirigé le CREDEN et un Master 2 en « Économie et Droit de l’Énergie » de 1992 à 2014. Il est actuellement directeur scientifique de la Chaire Économie du Climat à l’Université Paris Dauphine. Il enseigne également à l’École des Mines de Paris et à l’Institut Français du Pétrole. Il a publié de nombreux articles et plusieurs ouvrages, en particulier l’ouvrage écrit avec Jean-Pierre Hansen et paru fin août 2017 aux éditions Odile Jacob : Transitions électriques. Ce que l’Europe et les marchés n’ont pas su vous dire (Préface de Gérard Mestrallet).

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