Sobriété numérique, Frédéric Bordage, éd. Buchet/Chastel

Disons-le franchement : il y a dans ce livre le pire et le meilleur. Mais le meilleur domine. Le meilleur, c’est l’incontestable expertise de l’auteur sur les questions numériques, notamment sur leur dimension environnementale. Les technologies de l’information et de la communication — les TIC — ont envahi notre quotidien : nous échangeons de plus en plus de données et possédons de plus en plus d’appareils connectés, du smartphone à la montre en passant par la console de jeux ou le banal ordinateur, oubliant parfois qu’au-delà de la box ou du compteur, il y a des infrastructures de plus en plus importantes. Les deux tiers du livre sont consacrés à une sorte de lexique qui présente les mots-clés de ce débat avec non seulement leur définition, mais quelques mots explicatifs pour, peu à peu, comprendre les éléments constitutifs de l’empreinte écologique de notre univers numérique. Les définitions sont simples et les exemples édifiants. Certains mots sembleront faciles au lecteur de La Revue de l’Énergie, d’autres un peu moins…

Après cette première partie consacrée aux « mots pour le dire », le livre aborde les « gestes pour agir ». Le lecteur apprendra, parmi ses gestes numériques quotidiens, ceux qui sont plus ou moins bons pour la planète, et pourra ainsi tendre vers la sobriété numérique. Par exemple, connaissez-vous les conséquences environnementales de l’utilisation du cloud ou de la suppression de vos messages électroniques ?

Et le pire, alors ? Le pire, c’est certainement la manière trop rapide avec laquelle l’auteur traite des questions énergétiques avec naïveté et idéologie. Une nouvelle illustration de la recommandation à faire à tout expert : qu’il reste dans son domaine de compétence.

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