À l’aube du XXIsiècle, dans un contexte marqué par la loi Grenelle (proportion de 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie à l’horizon 2020) et une succession de tempêtes majeures (Lothar, Martin, Klaus, Xynthia, etc.), le bois-énergie s’est vite présenté comme une solution miracle pour à la fois atteindre les objectifs énergétiques nationaux et redynamiser la filière forestière dans son ensemble. Convaincu que la ressource était abondante, renouvelable, et que l’histoire française étant associée à une « bonne gestion » de ses forêts, il ne pouvait pas y avoir d’abus, l’État a encouragé l’installation de chaufferies et de centrales de cogénération à bois. Bien que l’évidence d’un approvisionnement local soit soutenue par une majorité d’acteurs, notre thèse interroge au contraire la faisabilité d’une valorisation locale et durable des forêts en ressources bois-énergie. Les conditions techno-économiques d’accès à la ressource et les conditions sociales d’utilisation de cette ressource peuvent en effet considérablement varier d’un territoire à l’autre. Vouloir développer le bois-énergie et sécuriser les approvisionnements locaux de manière uniforme sans prendre en compte la diversité des contextes territoriaux, tels que les paramètres spatiaux, naturels et sociopolitiques, ne peut donc mener qu’à une impasse.

Emilie Evrard-Marais est vacataire d’enseignement pour le département de géographie de l’Université de Pau et vient d’obtenir ses qualifications aux fonctions de maître de conférences en sections CNU 23 (géographie) et 24 (aménagement de l’espace, urbanisme). En attendant la mise au concours d’un poste dans sa région, elle vient de signer un contrat d’APSH (accompagnant de personnel en situation de handicap) pour l’Éducation nationale. Membre du laboratoire TREE, elle souhaite en parallèle continuer de valoriser ses travaux de recherches via la publication d’articles.

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