Le mix électrique français est aujourd’hui peu émetteur de gaz à effet à serre grâce à la politique énergétique menée dans les années 1970. Cette politique repose sur un choix majeur : celui d’un parc hydro-nucléaire puissant. Aujourd’hui, la poursuite des efforts en matière de réduction d’émissions carbonées est à nouveau au cœur des débats. Non émettrices et aux ressources inépuisables, les EnR, comme l’éolien et le solaire, doivent se développer. Par ailleurs, la catastrophe récente survenue au Japon a marqué les esprits et amène à s’interroger sur la composition du mix futur. Peut-on garder un mix peu émetteur sans avoir recours au nucléaire ? Quel en est le coût ? Quel est l’impact de l’arrêt des centrales et la substitution par des EnR ? Comment envisager la vitesse d’évolution de changement du parc, le rythme de déclassement et à quel  horizon de temps ? Cette étude tente d’apporter des réponses à ces questions pour mieux évaluer et comprendre les choix et les orientations politiques possibles.

Energy transition: an illustration of the effects on electricity parc dynamics in the case of a “Renewable Energy” scenario

At present, France’s energy mix emits relatively little greenhouse gas, thanks to the energy policies that were adopted in the 1970s. These policies were based on an important choice: that of heavy reliance on hydro-nuclear power. Today, the pursuit of efforts to reduce carbon emissions is again a top priority. Being non-emitters and inexhaustible, Renewable Energies (RE) such as wind and solar power must be developed.  Moreover, Japan’s recent catastrophe has really left its mark, calling into question the future energy mix. Is it possible to have a low emissions’ mix without resorting to nuclear power? What would be the cost? What would be the impact of closing down nuclear capacity and substituting RE in its stead? How to envisage the speed at which the parc can be changed, the rate of phasing out over what time horizon? This study attempts to provide some answers to these questions in order to better evaluate and understand the range of policy choices and orientations.

Séverine Dautremont est titulaire d’un doctorat de l’université de Toulouse 1 – EHESS et économiste à l’Institut de technico-économie des systèmes énergétiques (I-tésé). Spécialisée en économie industrielle et en économétrie, ses recherches portent sur la modélisation économique du système électrique, notamment à des fins de prospective pour les technologies du CEA.

Jean-Guy Devezeaux de Lavergne, ingénieur Supelec, est docteur d’État en sciences économiques. Ses spécialités sont la macroéconomie et l’économie de l’énergie. Il est président de la section « Économie » de la Société française d’énergie nucléaire. Après divers postes à Areva, dont celui de directeur délégué aux Déchets radioactifs, il dirige l’I-tésé depuis 2009.

François-Xavier Colle est élève de l’École des ponts ParisTech. L’article présent dans ce numéro a été réalisé lors d’un stage au CEA/DEN/DANS/I-tésé.

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